"Renard blessé, renard mourant...
Allongé parmi les arbres froids, nus et sans feuilles, sous l'étreinte de la douleur, on ne peut guère affirmer que la bête était, il y a quelques heures encore, un héros pour les siens, qu'il protégeait corps et âme.
Sa lente respiration ne donne pas grand espoir, le chasseur a été chassé, abattu par l'homme, le croc n'a pas su faire face au plomb. A combat inéquitable, victoire incontestée, mais quelle fierté pour ce "gagnant" ?
L'animal, toutefois, est capable de choses plus fortes que l'homme, comme par exemple affronter sa douleur. Péniblement, il se relève, et entame quelque pas vers les rochers un peu plus loin, à l'orée du bois.
L'animal n'a pas que cette qualité, face à l'homme cruel. Il est aussi capable de dignité, même face à la mort. Pas de larmes pour ce héros, pas de plainte, pas de scandale. Il sait faire face au destin, sans s’appesantir sur son sort, pourtant funeste.
L'animal a aussi une vision de l'honneur plus aboutie que celle de son assassin... Lui qui ne chassait que pour ses besoins et ceux des siens, que lui vaut ce meurtre gratuit et injustifié ?
Exténué, fourbu, il finit par retomber de tout son poids parmi les rochers. Son regard se trouble, son ouïe se brouille, pourtant il entend déjà les corbeaux tournoyer autour de lui, tels les messagers de la mort.
Empreint de lâcheté et de faiblesse, le chasseur s'éloigne. Le chassé, lui, ferme les yeux, dans un soupir de répit.
N'est pas le plus fort qui pense l'être. N'est pas victorieux le gagnant apparent."
Tout ceci, car la race humaine n'est que vermine sans scrupule, sans code de l'honneur, sans fierté, sans pitié, et sans la moindre once de loyauté. Les combats les plus facilement gagnés ne resteront jamais de grandes victoires et la lâcheté ne paiera jamais. Ne restez pas humain, surpassez-vous !
( Inspiré par "Wolves in the throne room - I will lay down my bones among the rocks and roots" )
C'est très beau ! Je vais avoir du mal à te surpasser, demain...
RépondreSupprimerTu parles. :p T'es une littéraire, toi !
RépondreSupprimerEt alors ? Bon, c'est fait, tu peux aller jeter un coup d'oeil ici :
RépondreSupprimerhttp://poemes-et-recits.over-blog.com/article-ambiance-n-5-61411180.html
Bien que me faisant plutôt discret ces derniers temps, je tiens a dire que tu n'a pas perdu la main et que tes écrits sont toujours aussi beau.
RépondreSupprimerLa comparaison que tu offre entre l'homme et l'animal est relativement aboutie.
Cependant dans ce poème tu défini l'animal comme étant un Renard (qui, admettons pourrait être Inari), mais il y a aussi l'humain que tu est derrière tout ça. En créant ce lien entre l'homme et l'animal tu garde une certaine distance en ne te définissant ni comme le Renard, courageux ni comme l'Homme, lâche.
C'est intéressant de lire une texte ayant un certain recule comme celui ci.
A bientôt,
Merci beaucoup, c'est très touchant. :) Ca me fait plaisir de savoir que ces textes plaisent et que j'apporte un peu de réflexions à travers eux. ^^
RépondreSupprimerMais... tu n'as pas signé ! :)
"Je suis un homme et je mesure toute l'horreur de ma nature." Zazie.
RépondreSupprimerEn soi, ce n'est effectivement pas une idée terriblement nouvelle, c'est juste une façon de l'écrire ! :)
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