On parle beaucoup de "tolérer" les autres. Pourtant si je regarde ce qu'en pense le dictionnaire, je constate que "tolérer" est un synonyme de "supporter". Si je regarde cette fois la définition de "supporter", je vois "accepter difficilement la présence de quelqu'un ou de quelque chose". Ah ouais ok, donc en gros, en demandant d'être tolérant envers les autres, on nous demande de supporter toutes les idioties, mensonges, et autres absurdités de leur part qu'on peut lire et entendre ? Etonnant concept.
Pourtant, je n'ai pas très envie qu'on m'impose de supporter ce qui de base m'énerve ou me répugne. Je n'ai pas trop envie de tolérer les personnes insignifiantes, étroites d'esprit ou bornées, ce serait leur mentir. Ce qui m'inquiète encore plus, du coup, c'est encore la source d'hypocrisie qu'est la tolérance, on finit par supporter son prochain, non pas qu'on l'aime, loin de là d'ailleurs, mais on reste poli, courtois, tout sourire et tout gentil. Dans son dos, après, on se permettra volontiers quelques piques, mais modérons-nous, il ne faudrait pas échapper à la "tolérance" de son prochain !
Non, je ne tolère pas les idiots, je ne tolère pas les menteurs, je ne tolère pas le concept de tolérance qui nous pousse à feindre l'indifférence, voire l'acceptation de ce qu'on n'aime pas, de ce qu'on voudrait condamner mais qu'on ne fait pas, par esprit "politiquement correct". Je ne tolère pas les gens qui tolèrent ceux qu'ils n'aiment pas, car ils sont faux et hypocrites. Et moi, je suis honnête.
Ce qui est amusant aussi avec la tolérance c'est l'intolérance envers... L'intolérance. Les gens dit "tolérants" sont d'une intolérance monstrueuse envers ceux qui ne font pas preuve de la même tolérance.
RépondreSupprimerComme tu le dis si bien, la tolérance est une hypocrisie, la capacité à ne pas affirmer ce que l'ont ressent... Cela en revient aux compliments et je rajouterais même à la politesse et courtoisie en générale.
C'est juste, mais dans certains cas, la tolérance peut être utile : dans le cadre du lieu de travail essentiellement.
RépondreSupprimerEn effet, entre travailler dans un cadre où les collègues affichent ouvertement leurs différends et se font la guerre, ou travailler au contraire en mettant de côté ces dissenssions au profit de l'efficacité, le choix est vite fait.
De même, quand il s'agit de s'adresser à un groupe - un groupe-classe par exemple - il est bon que ce groupe, pour une meilleure réceptivité, fasse preuve de tolérance envers ceux qui lui déplaisent ; et celui qui parle à cette assemblée doit aussi être capable de mettre de côté son "intolérance" envers certains pour que l'ambiance ne s'envenime pas.
EN revanche, je ne pense pas qu'on puisse étendre la notion de tolérance à tout : effectivement, faire des compliments et des sourires à des gens que l'on n'aime pas devient de l'hypocrisie, ce qui est, à mon sens, totalement différent de la tolérance, contrairement à ce que tu sembles dire. J'explique : pour moi, la tolérance,au sens moral et social, c'est le fait d'accepter les différences des autres, qu'elles nous plaisent ou non. Cependant, elle n'est pas une contrainte : elle doit être un choix, et on doit se fixer un seuil de tolérance. Pourquoi tolérerait-on, pour reprendre ce que tu dis, le mensonge et les actions condamnables ? Ce ne serait plus de la tolérance, mais du laxisme.
Bref, la tolérance doit être un moyen d'éviter les conflits, et rien de plus. C'est ainsi que je la conçois, après l'avoir étudiée en détail en début d'année scolaire pour permettre à une classe de ne plus s'entre-déchirer.
Oui, je ne nie pas les côtés "positifs" de la tolérance chez l'humain, je regrette juste, via cet article, qu'on doive en arriver là pour "s'entendre". On doit tolérer, donc d'après le dico, "accepter difficilement, malgré soi, ce qu'on condamnerait d'ordinaire". Et au sens humain, malgré tout, je trouve assez mal de se voir forcé, ou même de se forcer soi-même, à accepter ce qui nous déplaît. Comme tu le dis, c'est "accepter les différences, qu'elles nous plaisent ou non". A priori, si les différences nous plaisent, on a pas à invoquer la notion de tolérance, et si elles nous plaisent pas, on ne devrait pas avoir à s'en cacher derrière cette façade.
RépondreSupprimerJe comprends ce que tu veux dire, mais je reste sur l'idée que c'est un mal nécessaire, et qu'entre la tolérance ou la violence, je préfère la première (tête de mule, oui !)
RépondreSupprimerJe ne suis pas trop d'accord avec cet article sur la tolérance, même si la définition éclaire le sujet !
RépondreSupprimerLa tolérance est nécessaire dans un monde où on est pas tout seul, mais entouré d'autres, différents de soi.
On entend de plus en plus les gens critiquer tout le monde, ce qui revient à l'expression : "tous des cons sauf moi". C'est humain, certes, mais obtus.
Le pire, c'est que la source de ces haines cachées, de ces peurs et de ces frustrations, sont le mal être, qui reporte la faute sur les autres.
Tout nous pousse à être intolérants, et la tolérance devient presque un acte de rebellion.
La tolérance n'est pas forcément de l'hypocrisie si on ne montre pas le contraire de ce qu'on pense. A quelqu'un que je n'aime pas, je ne fais pas de grands sourires, je ne le critique pas non plus dans son dos. Je fais juste le strict minimum de politesse, le plus neutre possible, et je l'évite.
A vrai dire... Je suis assez d'accord avec toi, et en général je l'applique de la façon dont tu la présentes. C'est juste ma tolérance pour les gens bornés ou volontairement mauvais qui est limitée... ça allait avec le moment de l'écriture de cet article. :)
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