Oui, car il faut bien le dire... Tôt ou tard, je me suis trouvée plus ou moins... trahie par mon hôte. Le fourbe. Apparemment, à ce moment, il estimait "aller mieux", et sous ce prétexte certes honorable, il a décidé de rejeter mon existence. Evidemment ça semble plus sain si on déclare simplement qu'il a "jeté son avatar et repris ses droits". Vu comme ça c'est très bien, mais imaginez le choc pour moi...
J'avais rempli ma mission, je pense. Mon hôte avait retrouvé le sourire, via les relations qu'il s'était faites à travers moi. Il allait mieux, je le sentais bien. Alors il a commencé à reparler en son propre nom à quelques endroits, m'occultant progressivement.
C'est à ce moment que Cyril, l'un de mes chers amoureux transis, cherchait à en savoir plus sur moi en fouinant sur Internet... Evidemment, je devais lui sembler un peu mystérieuse, et du coup, à force de recherches, il est finalement tombé sur mon hôte, en faisant le lien avec moi. Le doute était créé. Ce qui est assez amusant et qui mérite d'être souligné, c'est cette réponse que j'ai eu lorsque j'ai dit "Je vais te raconter la vérité" : "Non, tu n'es pas obligée, tu sais, on peut continuer à faire comme si... après tout c'est peut-être mieux, et... je n'ai peut-être pas vraiment envie de savoir". Amusant. Combien de personnes préfèrent de doux rêves, certes fictifs, à une dure réalité ? Beaucoup, j'ai l'impression.
Et là, quelle surprise ! Je ne vous cacherai pas que j'espérais un bel échec avec cette révélation, afin que mon hôte se rattache à moi. Et bien non, pas du tout ! J'avais fait mon effet, j'avais plu à tous ces gens, et ils l'ont immédiatement pardonné. Ma raison d'être s'était envolée, je n'avais plus d'utilité. Qu'importe mon visage, qu'importe mon prénom, qu'importe mes origines, la personne, au fond, était la même... pour eux (c'était peut-être moi la plus bouleversée au final). Certes, les illusions amoureuses s'envolaient, parfois brutalement, mais ils avaient appris que l'apparence a peu d'importance, tant que le contenu est de qualité. Et vous jetez souvent la lettre pour ne garder que l'enveloppe, vous ?
Pauvre Inari brutalement délaissée... Mais ne t'en fais pas, il arrive que les gens conservent la lettre... ET l'enveloppe, si si, c'est vrai.
RépondreSupprimerTrès beau texte, comme toujours, et plein d'humour. Encore bravo à son auteur.
hehehe, l'époque nari, ça me rapelle tellement de souvenirs qu'au final je ne pourrais en choisir un. Des fois je me demande si des moments comme ceux la arrivent uniquement pendant une periode d'adolescence, ou si la decouverte du monde et des gens n'est pas encore biaisée par un a priori empirique au fur et a mesure de sa vie. Bref, des fois il m'en viens a être nostalgique de ces époques.
RépondreSupprimerFiction, autobiographie... peu importe.
RépondreSupprimerTes nouvelles comportent de nombreuses pistes passionnantes concernant le rapport entre individu et avatar... des pistes sur la façon dont nous pouvons élaborer nos réflexions autour de l'identité.
Une pensée amicale et de bons souvenirs.
Take care.
Rom aka EsperCopter.
EsperCopter, toi ici ? :o Comment as tu atterri ici alors que j'avais aucune nouvelle depuis des mois, heu, des années ? :o
RépondreSupprimerToujours aussi bien écrit, finalement tu ne t'essouffles pas du tout :). Finalement Inari semble se détacher de son hôte maintenant que celui-ci resurgit au grand jour. Ses impressions sont si bien décrites qu'on en est triste pour elle. Assez surprenant comme les choses peuvent évoluer. Et enfin ta métaphore en phrase final est merveilleusement trouvé.
RépondreSupprimerHave fun.
Un petit gars de 17 ans.
La phrase est tout à fait vraie et cette expérience le montre bien : beaucoup de personnes préfèrent s'attacher à un rêve même lorsqu'on leur révèle la vérité et la plupart des humains n'écoutent que ce qu'ils rêvent d'entendre....A méditer . En tt cas, bravo Inari pour la verve littéraire . Pour un "matheux", chapeau !
RépondreSupprimersigné CRAP'S