Tandis que l'expérience humaine grandit, que les relations se forment et se renforcent, mon existence semble atteindre son apogée. Ma non-existence, peut-être, plutôt... Je crois que le bien-être ressenti à travers moi a fait oublier la réalité pour mon hôte, et même pour moi qui n'existait pas, disons que je me suis... prise au jeu.
Et alors, j'ai presque eu l'impression d'exister, petit à petit, à force de petites choses, comme simplement de parler en mon propre nom, d'avoir ma propre personnalité, dérivée de celle de mon hôte, ou mon propre passé, il fallait bien en construire un pour en parler aux autres.
Les "risques du métier", peut-être. Forger des avatars, et finir par s'y apparenter. Petit à petit, l'avatar étant idéalisé, on aimerait être lui, alors... on y croît, dur comme fer, de plus en plus... On ne fait que se monter sur un petit nuage très fragile pourtant, prêt à s'effondrer à la moindre erreur, d'autant plus douloureusement qu'on l'aura entretenu. Si l'avatar s'écroule, on essayera sûrement plusieurs fois de le reconstruire, souvent sans succès. C'est comme un rêve, éphémère, idéalisé, et... impossible. Etre ou ne pas être, telle est la question, sans doute.
J'ai aussi passé une longue période de ma vie derrière des avatars, et ils ont finis par empiéter sur ma vie privée . Au final, je ne savais plus qui j'étais, j'étais perdue en moi même. C'est pas une période dont je parle facilement, c'était dur. Et aujourd'hui, j'ai encore tendance à avoir cette peur de replonger dans mes avatars, que je crée si différents de moi...
RépondreSupprimerAu moins tout ceci te parle. Ca fait plaisir. :)
RépondreSupprimerj'ai vécu ce passage mais moi au contraire ça m'a permit de m'extérioriser car mon avatar, c'était le visage de tous les jours (IRL comme disent certains) et non sur l'ordi ou en moi
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