Ce blog est un assemblage de pensées, fruits de mes expériences et de mon vécu. On y trouve à la fois une part personnelle, sous forme de récit, et d'autres articles plus "hors du temps", à savoir réflexions, essais, poèmes, ou nouvelles... Peut-être que certaines choses sont un peu terre-à-terre, mais j'essaye ici de transmettre les sentiments de la façon la plus spontanée possible. L'objectif du blog est donc de partager quelques pensées "au naturel", probablement discutables, sans prétention, sur le malaise humain en général, mais aussi sur le bonheur, et enfin, des choses assez vastes telles que l'amitié, le mensonge, l'amour, la confiance, la tristesse, la nostalgie... Bonne lecture !

vendredi 12 septembre 2014

Manque

Quand vous reverrais-je, cimes enneigées et majestueuses, dont la seule vue m'apaise ?
Quand t'entendrais-je à nouveau, silence hurlant des sommets isolés, depuis lesquels le monde semble un peu meilleur ?
Quand te retrouverais-je, sensation intense de vivre ?

Si la réponse existait, il serait agréable qu'elle ressemble à quelque chose comme "très bientôt" ou "incessamment sous peu". Car là, j'ai seulement l'impression d'être une coquille vide, de mener une vie dont le sens m'échappe, de perdre des années sans qu'elles ne riment à quoi que ce soit. J'ai l'impression de n'être une ombre de moi-même, de ne pas me montrer aux autres comme la personne que je suis réellement. J'ai cette impression de lassitude, de morosité, d'être fade et sans intérêt. Et pire encore, j'ai l'impression que l'opinion des autres m'indiffère moi-même complètement, ce qui ne me ressemble guère. Une sorte de robot mal programmé, sans âme ni passion. J'ai l'impression de ne pas exister.

Pire encore, j'ai l'impression que tous ces sentiments sont pris à la légère, que mes passions ne sont qu'un banal loisir aux yeux des autres, que je fais l'enfant capricieux en ne sachant pas m'en passer. Est-ce les autres qui sont à plaindre à ne pas savoir ce qu'est une passion, ou est-ce moi qui est à plaindre d'en avoir une ?

Un jour, je vivrai à nouveau, et je perdrai cette impression actuelle que chaque jour est aussi long qu'une année entière. Je recommencerai à lever les yeux pour regarder autour de moi au lieu de fixer le sol pour tenter d'oublier que le monde qui m'entoure n'est pas celui que j'attends. Je recommencerai à sourire, à être la personne que je veux être, pour mon propre bien et celui de mon entourage. Je recommencerai à exister.

Ou peut-être, tout simplement, que je retrouverai ce bien-être auquel je n'ai pu goûter que trop peu, comme un échantillon gratuit d'un produit presque introuvable qu'on appellerait le bonheur.

lundi 31 mars 2014

Perfection

Si tu essayes de parfaire le monde dans lequel tu vis, rien n'est plus louable.

Mais si chacun essayait de rendre ce monde parfait, le serait-il pour autant ? La définition de la perfection est trop variable pour chacun de nous, et nul ne saura jamais s'accorder sur un véritable idéal. La nature humaine et ses faiblesses reprendront le dessus, réduisant à néant tous les efforts fournis auparavant. Parce que la stabilité, ce n'est pas notre fort, à nous autres humains.

Et puis, si tu atteignais une quelconque forme de perfection, mais que tout ton entourage l'atteignait aussi, tu deviendrais en même temps terriblement quelconque. Ta qualité, c'est ton unicité, ton envie de tout faire au mieux qui te démarque à chaque instant. Si tout le monde faisait pareil, tes actes et ta personnalité passeraient inaperçus, banaux. Tu serais fade dans un monde fade et sans couleurs. Personne ne pourrait souligner ce que tu vaux, car tu vaudrais "guère mieux qu'un autre".

Finalement, le monde n'est peut-être pas si mal comme il est, avec ses faiblesses et des personnes comme toi au milieu, dont la qualité redonne foi en l'humanité et en les prochaines générations. Finalement, peut-être que tu peux continuer à être comme tu es au milieu d'un monde comme il est, et que ça ira plutôt bien comme ça.

mardi 14 janvier 2014

Solitude

Parfois, on se dit qu'on aime bien la solitude. Quand on est jeune et rebelle, tout ça...

Pour autant, nous ne sommes pas faits pour rester seuls. Personne. Nous nous construisons en échangeant avec un entourage, nous créons des liens sociaux à gauche et à droite sans même forcément le vouloir, par instinct. C'est naturel. Et toi, là, lecteur, qui t'indigne en t'affirmant véritablement solitaire et indépendant des autres, remets-toi deux secondes en question, veux-tu ? Tu es encore trop "jeune et rebelle", on dirait.

Bien sûr, on apprécie un moment de solitude, de temps à autre. Pour se reposer, pour prendre du recul, pour réfléchir, autant de choses saines en soi. Mais en abondance, la solitude devient néfaste. Les personnes trop solitaires perdent leurs repères sociaux, elles perdent les "principes" de la vie en société. Petit à petit, leurs réactions deviennent peu conventionnelles, parfois extrêmes, mais en tous cas décalées, et instillent la méfiance chez les autres. Soit parce que le solitaire veut à tout prix recréer des liens en exprimant plus d'émotions que la bienséance ne l'impose, soit en sombrant dans une certaine mélancolie, s'enfermant de plus en plus sur lui-même. L'un comme l'autre font véritablement peur à l'entourage, qui devient spontanément distant, et enferment progressivement la personne solitaire encore plus loin dans la solitude.

En conséquence, plus vous restez seul, plus il devient difficile de ne plus l'être. Alors si aujourd'hui, vous avez l'impression de vous suffire à vous-même, n'oubliez pas que ça ne sera peut-être plus le cas demain, et qu'il faudra bien que vous sachiez encore parler le jour où la solitude ne sera plus supportable.