Je suis de ceux qui pensent que l'existence et la vie sont deux choses bien distinctes. On peut continuer à exister après la mort, par le souvenir que d'autres entretiennent de nous, par les preuves de respect des vivants qui continuent à honorer notre mémoire.
J'ai l'impression que si personne ne pense à moi, je n'existe pas. J'ai l'impression que je dois toujours prouver que je suis bien là, comme si je devais agiter les mains pour dire "Hého, regardez, c'est moi !". Mais de manière plus psychologique que concrète. J'ai l'impression que pour exister, j'ai besoin que des personnes avec qui je ne communique plus gardent un souvenir de moi. Bon ou mauvais, c'est pas le plus important. C'est mieux s'il est bon, oui, mais... c'est pas le problème. Si je ne saupoudre dans mon sillage qu'une traînée d'indifférence, c'est comme si je n'avais jamais été là. Comme si je n'avais jamais existé. Comme si, bientôt, les gens iraient dire, en parlant de moi, "C'était qui ? Je ne me souviens pas.". Et encore. Là, il y aurait encore un doute, donc un soupçon d'existence.
J'ai peur du néant absolu. Du point où on cesserait de m'aimer ou de me haïr. Du point où je serais simplement effacé à jamais des mémoires.
La véritable mort, c'est l'oubli.
Tiens, ça faisait longtemps... C'est très intéressant, ce concept. Cela rejoint la raison pour laquelle les artistes essaient de se faire connaître et rêvent de voir leurs œuvres traverser les siècles : pour continuer à exister, éternellement. Même après la fin de leur vie.
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que c'est basique comme réflexion, mais je fonctionne beaucoup comme ça. Quand quelqu'un que j'aime semble m'oublier, j'ai l'impression de mourir un petit coup.
RépondreSupprimerLa chaleur et les pensées d'autrui donnent corps et sens à la vie, c'est sûr, car le reste du temps, en bons disciples de Sisyphe, on remue beaucoup de grosses pierres dans une agitation perpétuelle et vide.
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