Ce blog est un assemblage de pensées, fruits de mes expériences et de mon vécu. On y trouve à la fois une part personnelle, sous forme de récit, et d'autres articles plus "hors du temps", à savoir réflexions, essais, poèmes, ou nouvelles... Peut-être que certaines choses sont un peu terre-à-terre, mais j'essaye ici de transmettre les sentiments de la façon la plus spontanée possible. L'objectif du blog est donc de partager quelques pensées "au naturel", probablement discutables, sans prétention, sur le malaise humain en général, mais aussi sur le bonheur, et enfin, des choses assez vastes telles que l'amitié, le mensonge, l'amour, la confiance, la tristesse, la nostalgie... Bonne lecture !

jeudi 12 avril 2012

Dans tous ses états...

Chapitre I : Cicatrices

"Blessée...

Non, je ne me suis pas tordu la cheville, je ne me suis pas brûlée non plus. Je veux dire... mon âme est blessée. Par quelque propos disgracieux, par le mépris de ceux en qui je croyais, tel mon père, par l'oubli de ceux sur qui je pensais pouvoir compter, tels mes amis.

La douleur est bien plus persistante qu'une simple éraflure ou même qu'un fémur brisé. Parfois, je parviens à l'oublier. Mais il y a des choses qui font comme le sel dans les plaies, de vives brûlures qui viennent remémorer le passé, des piqûres de rappel, sans cesse plus intenses. Tout ceci n'est malheureusement que la première étape, le déclencheur d'un processus bien plus long, douloureux, et infernal. Un processus qui semble sans fin, tant la lumière au bout du tunnel semble s'éteindre en ces moments-là.

Et ces plaies sont infectieuses, par le biais du subconscient. Cicatrices de l'âme, première étape de la grande maladie de l'esprit."

Chapitre II : Fatigue

"Lasse.

Lasse de toute cette agitation, de tout ce monde dépourvu de sens. Les gens sont comme des fourmis, ils travaillent sans réfléchir, ils ne ressentent plus rien et n'agissent que par systématisme, en quête d'un bonheur si subjectif...

Tout semble si dur. Respirer semble si dur. Ou alors est-ce simplement parce que je n'ai aucune affinité pour l'air de ce monde ? Les gens se croisent sans se regarder, sans se parler, est-ce bien un endroit pour moi ? Et les personnes heureuses... ont-elles vraiment besoin de réfléchir à tout ça ? Ressentent-elles encore quelque chose ? Leurs esprits sont devenus étroits, contractés par tout ce qu'ils refusent de voir en ce monde, comme le malheur ou la déchéance des autres.

L'inconnu leur fait peur, ils n'ont jamais connu la maladie de l'âme. Ils en ont peur, l'évitent en se forçant à penser à autre chose, en ignorant et délaissant les contaminés... Sait-on jamais, si cela s'avérait contagieux...?

Fatigue de l'âme, chute sans fin, monde stérile et froid. L'est-il vraiment, ou est-ce mon esprit biaisé par la maladie qui me le fait voir de cette façon ?"

Chapitre III : Dissolution

"Néant.

J'ai l'impression de fondre. J'ai l'impression que plus rien ne m'affecte. Je pourrais apprendre que mes proches sont morts dans un accident, ou que je vais bientôt mourir moi-même, cela ne me ferait aucun effet. Tout est vide. Le monde est vide. Je ne vois plus personne autour de moi.

Les gens m'ignorent, et je les ignore. Je suis comme dans une dimension parallèle, un univers où je m'aventure seule. Certains parlent de maladie psychologique. Je ne les écoute plus. J'attends. Sans le moindre but, sans le moindre espoir, j'attends. Je ne sais même pas ce que j'attends, en réalité. Peut-être, que le temps y fasse quelque chose ? Je n'y crois guère. J'attends... car je n'ai envie de rien. Tout simplement.

Toute mon âme donne l'impression de se liquéfier. J'ai perdu mes sentiments, bons ou mauvais. Je ne m'aime pas, je ne me déteste pas non plus... je m'ignore simplement. Et ensuite...? Est-ce qu'on me parle ?"

Chapitre IV : Pression

"Pression.

Mon entourage m'angoisse. Le monde n'autorise personne à se laisser porter. On ne peut pas stagner, rester sans but, sans ressentir quoi que ce soit. C'est comme un réveil brutal après un long sommeil. Les obligations fusent, les délais se raccourcissent et le temps commence à manquer. Les contraintes matérielles, aussi futiles soient-elles, me rattrapent peu à peu.

Il n'y a pas de place ici pour celui ou celle qui se laisse porter par le vent, porter par le temps. Il n'y a nulle part où se cacher, pas même dans les tréfonds de sa propre âme. Je me suis aventurée dans un monde où la vie n'est qu'émotions et sentiments... Les propos matérialistes me répugnent, comme s'ils représentaient toute la bassesse de cette société déshumanisée. On me parle de dernière chance, d'objectifs, de remonter la pente, et pourtant, rien de tout cela ne parvient à me motiver.

Au contraire, tout cela ne fait que me répugner, m'effrayer. J'ai peur de ce qui arrivera demain. La pression augmente avec les jours qui passent. Les moyens manquent, l'air aussi... la volonté encore plus. Où vais-je ? Peut-on me dire de quoi demain sera fait ?"

Chapitre V : Insolence

"Insolence.

Rébellion. Explosion de vie. Explosion d'humeurs. C'est comme si tout ce que je retenais jusqu'ici sortait d'un seul coup. Réactions excessives, propos blessants. Est-ce à cause de la peur qui grandit ? Est-ce à cause de tous ces objectifs que je n'arrive pas à atteindre ?

On m'accuse d'être incapable, bonne à rien. Mais je suis simplement malade. Tel un handicapé à qui on ne saurait demander de courir. Simplement, c'est mon esprit qui est dans un fauteuil roulant... imaginaire. Je ne peux pas faire ce qu'on attend de moi. Peur ou émotions de tous les excès, me voilà en train de renvoyer tout le monde, de rejeter ceux qui étaient restés dans l'ombre jusque là, ne se faisant aucun souci... tant que les moyens ne manquaient pas.

Qui sont-ils pour me parler ainsi, pour me donner des ordres qu'ils appellent conseils ? Eux qui n'ont jamais réfléchi sur la vie et sur son sens, eux qui ne sont que les pions du monde moderne et du matérialisme, qui sont-ils pour se placer aujourd'hui en donneurs de leçons ?

Est-ce à moi qu'il faut en vouloir ? Et si ce n'était qu'eux qui n'avaient pas réagi assez tôt pour me venir en aide ? Et si, tout simplement, ils ne comprenaient rien ? Maudits soient-ils..."

Chapitre VI : ... Cicatrices.

"Monde sans issue.

Si je ne dis rien, personne ne m'entend. Si je crie, personne ne me comprend.

Et puisqu'on ne sait que me rappeler que les moyens manquent et que je vais rater ma vie à ce rythme... autant ne pas la vivre.

Cicatrices... Sang... Rideau."

( Inspiré par l'album "Omit - Repose" )

2 commentaires:

  1. Terrible cette petite histoire en 6 chapitres. "Pression" reste celui que je préfère et "Insolence" celui que j'aime le moins.

    Cela dit "Insolence" porte bien son nom mais je ne supporte pas cette vision des choses.

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  2. Attention hein, j'ai pas dit que je défendais cette attitude. Et je ne fais pas ici l'apologie de la dépression. En fait, je schématise plutôt la pensée dépressive sous forme d'états d'esprit successifs, et l'insolence en fait hélas bien souvent partie (d'expérience, la mienne était modérée, mais j'en ai connu d'assez agressives).

    Contente si ça t'a plu en tous cas ! :)

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