Ce blog est un assemblage de pensées, fruits de mes expériences et de mon vécu. On y trouve à la fois une part personnelle, sous forme de récit, et d'autres articles plus "hors du temps", à savoir réflexions, essais, poèmes, ou nouvelles... Peut-être que certaines choses sont un peu terre-à-terre, mais j'essaye ici de transmettre les sentiments de la façon la plus spontanée possible. L'objectif du blog est donc de partager quelques pensées "au naturel", probablement discutables, sans prétention, sur le malaise humain en général, mais aussi sur le bonheur, et enfin, des choses assez vastes telles que l'amitié, le mensonge, l'amour, la confiance, la tristesse, la nostalgie... Bonne lecture !

mercredi 28 septembre 2011

Une minute de retard

Un petit poème qui m'est venu comme ça en courant après un bus... et en me rappelant à quel point, dans notre société, tout se joue à la minute près, réussite comme échec, bonheur comme malheur. Une simple minute peut tout faire basculer...

"Une minute de r'tard,
J'ai loupé mon car.
Et c'qu'une heure après,
Que l'suivant n'apparaît.

Une heure de r'tard,
L'patron tape une colère noire.
Y'avait un gros projet c'matin,
Et j'ai tout fait rater, c'pas mâlin !

Un an de r'tard,
Ma femme m'quitte ce soir,
Toujours pas r'trouvé d'boulot,
Sa patience est à zéro.

Dix ans de r'tard,
Et j'tourne plus qu'au pinard,
J'suis plus qu'un misérable,
Un parfait incapable.

Une vie de r'tard,
J'ai filé à la mort un rencard,
Une corde autour du cou,
Et j'dis adieu à c'monde de fous."

samedi 24 septembre 2011

Retour à la vie

C'est assez étonnant à quel point, passé une dépression, il est long de se remettre à la vie.

Est-ce parce que notre esprit a été trop torturé tout ce temps que nous semblons parfaitement marginaux ? Est-ce parce que nos habitudes ont changé, alors que nous étions seuls et coupés de tout ?

Peut-être qu'une raison est notre absence. Sans cesse enfermé dans de lointaines (et non moins mauvaises) pensées, on passe rapidement pour des personnes à l'écart, des étrangers... Ou alors, empreints de toutes les émotions fortes que nous avons vécu jusque là, tous nos sentiments ne sont que trop forts. On déteste avec franchise, on aime avec ardeur, et l'un comme l'autre, on fait peur.

Est-on marqué à vie ? Est-ce si dur de de réintégrer ? Tant de questions se posent. Lorsque je me regarde, je me rend compte comme ma franchise peut déstabiliser mes interlocuteurs. J'ai perdu mes repères sociaux, je suis sorti du moule de la communication édulcorée standard. Je me sens enrichi, plus franc, je ne passe plus par divers codes pour exprimer mon ressenti et je vais droit au but. Mais est-ce que j'y gagne franchement ?

Je fais peur quand j'aime car je suis trop direct, je fais peur quand je me replie sur moi-même car je suis trop mélancolique... Pourtant, je ne suis pas si différent. A moins que je ne m'en rende pas compte à cause de ce malaise passé ?

Et si je n'arrive pas à changer mes sentiments si forts, seriez-vous prêts à affirmer les vôtres afin que nous parlions tous la même langue ?

vendredi 23 septembre 2011

Influençable

C'est nul d'être influençable. Au moins est-ce problématique. Pour vivre sa propre humeur, il faut alors rester seul, chose peu évidente avec nos carcans sociaux ô combien étriqués.

Le problème d'être influençable, c'est de partager pleinement les émotions de nos proches. Alors si on arrive de bonne humeur, tout pimpant comme il est rare de l'être, et que l'autre commence à nous balancer ses divers malaises, on se retrouve vite à flancher du mauvais côté... La réciproque fonctionne mal. Quand on veut partager pleinement le bonheur d'autrui, on apparaît vite déplacé, trop enthousiaste, voire purement et simplement étrange.

Au final, partager les émotions des autres, c'est souvent s'orienter vers de profondes pensées négatives. On essaye en vain de partager le bon et on est décalé, ou même carrément marginal, purement ridicule, car qui est-on pour partager le bonheur de quelqu'un, si on a pas participé à la naissance du-dit bonheur ? Et alors la remise en question est brutale et souvent, on n'est pas à sa place, chose rarement agréable... Ou alors on partage le malaise, la mélancolie, la noirceur, et là on est vite pris dans le système... La dépression est contagieuse pour qui ouvre trop grand son coeur.

Parce que partager le malheur et faire preuve de compassion, c'est mieux accueilli que de partager le bonheur.

"Touche pas, c'est mon bonheur à moi.", "Tu veux pas partager mon malheur ? Il est trop lourd à porter.".

dimanche 18 septembre 2011

Tristesse choisie

Parfois, on a envie de se rappeler un peu de chagrin, via quelque mélancolie automnale ou autre nostalgie passagère. Parfois on se sent simplement stupide quand on sourit. Curieux, non ?

Et pourtant, il y a des moments où on se sent élevé par le chagrin, parce qu'être soucieux, c'est avoir besoin de réfléchir, de penser, c'est faire travailler l'esprit... et que souvent, l'être heureux passe pour quelqu'un sans ennuis, qui n'a pas à se soucier de quoique ce soit, qui ne réfléchit pas...

Non pas qu'être triste soit vraiment un plaisir, mais on y trouve davantage d'expérience que dans le bonheur. D'ailleurs ceux qui ont un passage difficile le reconnaissent : ils en ressortent plus forts.

Et l'enfance facile, est-elle un vrai cadeau ? Pas sûr. Quand on se casse les dents sur un sérieux problème une fois livré à soi-même, et qu'on a aucune expérience des difficultés, on en ressort parfois en mauvais état... si on en ressort.

Peut-être est-ce là la base de quelques comportements dépressifs, convaincu qu'on est plus réfléchi dans la tristesse que dans le bonheur. Un désir inavoué d'esquiver la simplicité... et de s'endurcir.

samedi 17 septembre 2011

Coup de foudre

De l'histoire ancienne à propos de mon hôte, pour une fois, bien avant que je n'apparaisse... mais peut-être à l'origine de ma "création", à vrai dire, du moins en partie... Comme tous les échecs de son existence.

C'était il y a dix ans maintenant, ce coup de foudre, et ça laisse encore des séquelles, alors qu'en plus, ça n'a jamais rien donné de très bon... Au contraire, les sentiments trop spontanés effrayent. C'est indéniablement ce qui est arrivé cette fois là, surtout face à une fille timide.

Et alors, que vaut le coup de foudre, ce sentiment incontrôlé ? A quoi mène t-il s'il est capable de nous faire aimer une personne parfaitement inconnue, peut-être totalement incompatible ? Comme l'élément à l'origine de cette expression, certainement pas choisie au hasard, il ne sait pas être maîtrisé, et comme toute chose qu'on ne contrôle pas, il a des effets potentiellement dévastateurs.

Mais les coups de foudre, dix ans plus tard, ça n'arrive plus, même avec une nature très expressive... Tous les sentiments sont plus raisonnés, plus réfléchis, adaptés aux erreurs passées, aux relations ratées, aux échecs encaissés...

L'adolescent aime pleinement, et faute d'expériences passées, a vite fait de faire fausse route. Fort de ses erreurs passées, l'adulte modère ses ardeurs, a t-il perdu de sa spontanéité ?

Alors si on a déjà besoin de réfléchir avant d'agir, est-ce là une preuve qu'on a aussi besoin de réfléchir avant d'aimer ?

samedi 10 septembre 2011

Sourires

Le sourire perd de sa valeur et de son charme. Chez certains, il est utilisé à outrance, symbole social dénué de sens, on sourit un peu pour un rien, on se force... on le fait pour faire bon effet.

Même dans le malheur, on arrive à sourire, souvent pour rassurer ses interlocuteurs. On esquive les sujets sensibles, ceux qui mettent mal à l'aise, par un "tout va bien" accompagné d'un sourire. Et le pire, c'est que certains y croient. Même face à la mort, on peut esquisser un sourire cynique, alors que signifie t-il, au final, ce mouvement de lèvres ?

Pourtant, la chaleur d'un sourire sincère est incomparable. Le réel sourire de réconfort, accompagné d'une certaine lueur dans le regard, ne trompe pas. Mais il se raréfie, celui-là.

Encore un signe de nos relations fades et édulcorées ? Un symbole de notre incapacité à exprimer nos sentiments, faute à une trop grande rigidité sociale ?

La sincérité se perd, non pas parce que les gens ne ressentent plus rien, mais parce qu'il n'est plus "politiquement correct" d'ouvrir son coeur aux autres.

mercredi 7 septembre 2011

Deux êtres, deux mondes

Pouvons-nous seulement nous comprendre ? Toi et moi, qui évoluons dans des mondes si différents... Alors que tu as eu une vie exemplaire jusque-là, sans doutes ni failles, toujours bien entourée, bercée par l'amour de tes proches, j'arpentais la noirceur de ma propre âme, le refus des autres et de moi-même, la solitude. Penses-tu pouvoir réaliser qu'on se batte contre soi-même ?

Pour toi, des mots tels que dépression n'ont pas vraiment de sens, et des mots comme mélancolie sont empreints d'une connotation négative. Si je me dis d'humeur mélancolique, tu t'inquiètes. Alors que pour moi, la mélancolie c'est le soleil réconfortant d'une dépression édulcorée, la profondeur de pensée de celle-ci sans son mal-être inhérent. La mélancolie est douce et réconfortante, un peu comme les chaleureuses pensées nostalgiques qui apportent simultanément un sourire et une larme. Une larme de tendresse, peut-être ?

Avec tant de différences, pouvons-nous réellement nous comprendre ? Pouvons-nous même simplement communiquer, parler de ces choses ? Je suis totalement étranger à ton monde et toi au mien, comment pouvons-nous partager les sentiments forts qui nous animent ? Et pourtant, de ce même fait, nous aurions tant à échanger et partager. Tu peux sans doute commencer par m'offrir le sourire et le bien-être, et moi te partager mon expérience du malaise humain.

Et si un jour ta vie s'effondre du mauvais côté et que tu ne comprends pas toi-même, alors je pourrai sûrement te comprendre...

samedi 3 septembre 2011

Amitiés fanées

Est-ce moi, ou l'âge rend-il incapable de se lier d'amitié ? D'amitiés fusionnelles et sincères, je veux dire. Ou alors, est-ce notre évolution sociale qui nous empêche d'y consacrer du temps, voire simplement d'y penser ? Après tout, on parle bien "d'amis d'enfance", c'est que quelque part, ceux qu'on a rencontrés en ces temps là ont un statut spécial.

Après, c'est un peu "j'ai déjà des amis, plus besoin". Où passent ces amitiés fusionnelles, ces relations tellement naturelles qu'elles se passent souvent de discussions pour prendre des décisions ? Est-ce que les gens s'enferment trop dans leur quotidien, passé un temps, pour regarder autour d'eux ? Il semblerait qu'une fois une paire de décennies passées, l'entretien des relations se complique, il est plus difficile de "se donner des nouvelles", de "trouver le temps de se voir", pour beaucoup de gens. Est-ce possible qu'on se surcharge au point d'avoir du mal à passer du temps avec les gens qu'on aime ? Ou est-ce qu'on y perd goût ?

On dirait parfois que les choses fonctionnent par quotas. On dit souvent qu'il vaut mieux peu d'amitiés sincères que pléthore de relations futiles, est-ce pour autant qu'il faut rejeter des candidatures une fois les quotas atteints ? Déjà que l'amour semble être exclusif, il serait judicieux d'éviter que l'amitié ne fonctionne de la même façon...

Si les amis fanent comme les pétales de la rose, est-ce que comme elle, on meurt quand il n'y en a plus ?

A tous les amis que leur quotidien a distancé, à tous les non-amis qui auraient pu en être si on avait approfondi un tant soit peu...