Ce blog est un assemblage de pensées, fruits de mes expériences et de mon vécu. On y trouve à la fois une part personnelle, sous forme de récit, et d'autres articles plus "hors du temps", à savoir réflexions, essais, poèmes, ou nouvelles... Peut-être que certaines choses sont un peu terre-à-terre, mais j'essaye ici de transmettre les sentiments de la façon la plus spontanée possible. L'objectif du blog est donc de partager quelques pensées "au naturel", probablement discutables, sans prétention, sur le malaise humain en général, mais aussi sur le bonheur, et enfin, des choses assez vastes telles que l'amitié, le mensonge, l'amour, la confiance, la tristesse, la nostalgie... Bonne lecture !

mercredi 8 juin 2011

Paradis noir

J'avais évoqué le fait de ne pas penser pour ne pas souffrir, et vous vous êtes déjà penchés sur cette méthode ? Classique de la dépression, il s'agit simplement de s'obstruer l'esprit de futilités afin de s'éviter toute remise en question. Exemple du monde moderne qui n'a pas manqué de me prendre au piège, le jeu en ligne... Il y a toujours à faire, il y a d'autres joueurs avec lesquels on se sent en communauté... Qui sont-ils ? On ne le sait même pas. Peut-être d'autres dépressifs qui s'évitent de penser ? On n'ose pas en parler, c'est pire que les alcooliques anonymes ici. On se sourit, force smileys et autres expressions pseudo-heureuses à tout va. Personne ne s'inquiète de voir rester son "ami" en ligne jusqu'à 5h du matin. Tout est normal. On est là pour s'amuser, et tout le monde saura vous rappeler que c'est un jeu... qui a pris la place de la réalité, mais ça on oubliera d'en tenir compte.

Pensées obstruées, bonheur simulé, on a vraiment plus rien de mauvais à penser. Sauf que pendant ce temps, le mal tourne. Il ne faut surtout pas s'arrêter, il ne faut surtout pas prendre un moment pour penser à soi. Il faut se pousser jusqu'à l'épuisement le plus total devant son écran, s'endormir avant même que le cerveau ait eu un instant de réflexion. Et ce cerveau d'ailleurs, épuisons-le avec tout ça, ça lui donne de la matière. Les complications du monde réel sont trop difficiles, on s'en invente d'autres en ligne et on prend plaisir à se voir les gérer. On se sent puissant, maître de soi. On se dit qu'on a de l'emprise sur les choses. Oui, de l'emprise sur du vent... On ne contrôle que des banalités, pas même soi-même.

Et un jour, la chute arrive malgré tout, sans qu'on ait le temps de l'anticiper. On n'y pensait pas.

Bonheur illusoire, paradis noir.

4 commentaires:

  1. La question est plutôt qui n'a pas encore tenté cela ?

    Tout faire pour ne pas penser, oublier tout en sachant que cela ne règlera rien et qu'au moment où nous reviendrons à la réalité nos problèmes et ceux qui accablent le monde seront toujours là alors ont continue à entretenir ce "bonheur" aussi éphémère soit il...

    RépondreSupprimer
  2. On l'a probablement tous fait un jour ou l'autre, effectivement. Et quand il faut, un jour ou l'autre, laisser les illusions de côté de gré ou de force, les problèmes qui nous embarrassent nous paraissent bien plus douloureux.

    RépondreSupprimer
  3. En lisant le poème "Paradis Noir" chez Eryndel, je lui avais dit penser à la drogue, à la dépression, au fait de se sentir abandonné. Je n'avais pas songé aux jeux en ligne, "chats", blogs et autres, n'ayant moi-même jamais été confrontée à cette addiction. J'ai bientôt 56 ans, et ne me suis mis à Internet qu'il y a 1 an 1/2, surtout pour avoir des nouvelles de mes neveux et nièces sur Facebook. Puis j'ai commencé mon blog il y a un an. J'ai donc tout un vécu "sans" et cela ne représente maintenant qu'une petite part de ma vie.Par contre, je suis sûre que ce que tu décris est une dépression, car je connais la chose. C'est particulièrement dur quand on en cherche vainement la raison. Prends soin de toi, fais-toi aider, sauf si cet article est fiction, non témoignage personnel. Bravo pour ton écriture, qui est parfaitement maîtrisée. Amicalement.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Cacao, merci d'être là. :)

    Je parle au présent dans mes messages mais tout ceci ne sont que des expériences passées, ou un regard sur d'autres personnes qui m'entourent. Ce n'est pas vraiment "moi" qui parle, pas au présent du moins. Mais juste un mal que je connais, oui.

    Merci beaucoup pour cette remarque "écriture parfaitement maîtrisée". Amicalement !

    RépondreSupprimer